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Jean de Mondenard, pasteur
9 juin 2010

CONSÉCRATION PASTORALE À CALVISSON EN 1942

UNE CONSÉCRATION PASTORALE EN ZONE LIBRE

La France était coupée en deux, le Nord sous occupation nazie et le sud jouissant d'une liberté limitée car dirigé par le Général Pétain et le Président Laval depuis Vichy. L'Église réformée de France unifiée depuis 1938 avait pour président le pasteur Marc Boegner. Les consécrations pastorales étaient bloquées depuis le début de la guerre. Cela ne pouvait durer, même si se déplacer d'une ville à une autre était une expédition souvent suspectée et contrecarrée. La Commission des consécrations décida le 7 mars 1942 de ne plus attendre et donna des autorisations à des jeunes pasteurs qui attendaient depuis de longs mois. Jean de Mondenard réagit rapidement pour être prêt le 9 juin. Miracle des temps de guerre, 27 pasteurs réussirent à se déplacer pour dire l'importance qu'ils accordaient à cette grâce à nouveau offerte à l'Église. Beaucoup d'autres écrivirent leurs regrets de ne pouvoir se déplacer pour participer.

Liturgie de Consécration au Saint Ministère du

pasteur Jean de Mondenard à Calvisson

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Cliquer sur chaque page pour l'agrandir

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La liturgie fut introduite par le pasteur Jean Pellegrin, Modérateur du Synode de la IXe circonscription. La prédication fut apportée par le professeur Jean Cadier, de la faculté de théologie de Montpellier, La prière de consécration par le pasteur Marc Boegner, Président du Conseil national de l'ERF. L'installation du pasteur de Mondenard à Calvisson fut présidée par le pasteur Elie Lauriol, président de la IXe circonscription. Jean de Mondenard, avait obtenu en date du 7 avril 1942 de la Commission de consécration, l'autorisation attendue. Avec le concours de la paroisse de Calvisson, il organisa l'accueil de nombreux pasteurs, de membres des églises voisines (Vaunage-Vistrinque) et de membres de mouvements de jeunesse en seulement trois mois.

Le Certificat de Consécration et ses nombreuses signatures de pasteurs.

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Cliquer sur le certificat pour l'agrandir. (Le papier a subi la proximité d'un incendie)

Fait exceptionnel, 28 pasteurs ont participé à la bénédiction de consécration:

Marc BOEGNER Président du Conseil National de l'ERF, Professeur Jean CADIER de la Faculté de Théologie de Montpellier, Elie LAURIOL Président de la IXe circonscription, Jean PELLEGRIN (Modérateur du Synode de la IXe), Paul ARNAL, A. BIANQUIS (St Genies), Ernest MARTIN (Baron-Foissac), J. NOUVELON, André LASBATS (Uzès), Maurice CUCHE ( Le Vigan), Alphonse SCHLOESING (Avignon), Em. SCHLOESING (Nîmes), Franck SALLES (Alès), T. BRUNEL (Nîmes), MONTEIL, Paul CADIER (Durfort), R. QUEROUIL (Blauzac), J. INGRAND (Nîmes), F. MONNERET, VIALA (Le Cailar), C. LEENHARD(Montpellier), Jean ABAUZIT (Bagnols/Cèze), autres signatures non identifiées ...

A défaut d'une photographie de la consécration au temple de Calvisson, une photo de Jean de Mondenard, un an plus tôt avec son premier fils.

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PRÉDICATION PRONONCÉE PAR LE PROFESSEUR JEAN CADIER, LE 9 JUIN 1942 À L’OCCASION DE LA CONSECRATION DU PASTEUR PROPOSANT JEAN DE MONDENARD, PRÉCÉDÉE PAR LA LECTURE DU PROPHÈTE ESAÏE (VI, 1-9)

LECTURE: L’année de la mort du roi Ozias, je vis le seigneur assis sur un trône très élevé, et les pans de sa robe remplissaient le temple. Des séraphins se tenaient au-dessus de lui ; ils avaient chacun six ailes : deux dont ils se couvraient la face, deux dont ils se couvraient les pieds, et deux dont ils se servaient pour voler. Ils criaient l’un à l’autre et disaient : «Saint, saint, saint est l’Éternel des armées ! Toute la terre est pleine de sa gloire ! » em> Les portes furent ébranlées dans leurs fondements par la voix qui retentissait, et la maison se remplit de fumée.

 

Alors je dis : « Malheur à moi ! je suis perdu, car je suis un homme dont les lèvres sont impures, j’habite au milieu d’un peuple dont les lèvres sont impures, et mes yeux ont vu le Roi, l’Éternel des armées. » Mais l’un des séraphins vola vers moi, tenant à la main une pierre ardente, qu’il avait prise sur l’autel avec des pincettes. Il en toucha ma bouche, et dit : « Ceci a touché tes lèvres ; ton iniquité est enlevée, et ton péché est expié. »

J’entendis la voix du Seigneur, disant : « Qui enverrai-je, et qui marchera pour nous ? Je répondis : Me voici, envoie-moi. » 

Il dit alors : « Va, et dis à ce peuple : Vous entendrez, et vous ne comprendrez point ; Vous verrez, et vous ne saisirez point. »

  

Quelle tache en effet t’attend au seuil de ton ministère ? Qu’est ce qu’un pasteur ?

Karl Barth a répondu à cette question d’une manière saisissante dans quelques pages de son beau livre, Parole de Dieu et parole humaine lorsqu’il a décrit ce qu’il a appelé la situation du dimanche matin.

Oui, le dimanche matin, des hommes sont là dans l’attente d’un événement poussés par un intérêt et une volonté singuliers et qui viennent ici chercher quelque chose.

Que viennent-ils chercher ? La satisfaction d’une vieille habitude – peut être – mais encore – s’ils sont là , n’est ce pas dans l’attente de quelque chose qui sera la réponse à une question cachée dans leur cœur, à une angoisse dont ils ne peuvent se défendre, à une faim et à une soif qu’ils sentent parfois obscurément, mais qui les a conduits ici.

Il y a deshommes et puis il y a unhomme vers lequel converge cette attente – un homme qui est monté dans la chaire, non parce qu’il aurait fait des études particulières, non parce qu’il aurait été installé dans une fonction et payé pour cela, mais parce qu’un ordre lui a été donné, qui le dépasse et qui dépasse ceux qui l’entourent. Et cet homme va d’abord prononcer un nom - le nom de Dieu, affirmer une présence - la présence de Dieu, s’adresser à une personne -la personne de Dieu,ouvrir un livre – le livre de Dieu, y lire des paroles d’une portée infinie - les paroles de Dieu, faire chanter des cantiques où des hommes d’autrefois ont exprimé leurs souffrances, leurs combats, leurs espérances et surtout les réponses de Dieu.

Et puis cet homme avec une audace singulière va parler lui-même de Dieu, bien plus va parler au nom de dieu, va dire : voilà ce que Dieu veut, voilà ce que Dieu demande. Et toute cette situation du dimanche matin, étrange, immense, est là dans cette affirmation : des hommes attendent une parole de Dieu, un homme est appelé à apporter cette parole de Dieu, des hommes veulent apprendre ce que les penseurs humains, les réflexions des philosophes et les savants, les dictons et les formules n’ont pu leur donner. Ils veulent savoir s’il est vrai qu’il y a au-dessus de la terre et de ces douleurs, et de ses convulsions et de ses échecs et de ses tempêtes et au-dessus de leur propre âme et de ses luttes et de ses désespoirs quelqu’un qui agit, qui dirige, qui aime, qui délivre. Est-ce vrai que Dieu parle ? Est ce vrai que Dieu intervient ? Est ce vrai que Dieu a quelque chose à dire ?  Est ce vrai que Dieu donne la vie véritable ? Alors ils sont là, ils attendent qu’au travers de ces chants, de ces lectures, de ces prières – et même de cette parole humaine qu’un homme va prononcer devant eux, quelqu’un soudain apparaisse, s’impose, et s’adresse à leur âme avec son étincelante promesse. Oui, voilà ce qu’ils attendent – la parole qui dans le jugement apporte la grâce, dans la mort, la vie, dans le présent, l’au delà, dans l’angoisse, la paix, la parole de Dieu, la présence de Dieu.

Mais alors, cet homme qui leur parle et dont ils attendent cette réponse, comment peut-il oser être là ? Comment peut il assumer la responsabilité d’affronter cette attente, de se placer, calme et certain devant cette angoisse si ce n’est parce qu’il a été lui-même saisi, contraint par une volonté plus haute, constitué dans sa charge par une vocation, par un appel du Dieu qui est le maître de la moisson. Non pas seulement saisi un jour, appelé un jour, mais sans cesse contraint et saisi, sans cesse dépassé et conduit par celui qui le veut à son service, sans cesse vaincu, sans cesse aussi renouvelé dans la joie et la communion de celui qui donne un sens à son existence et à sa tâche, dans la présence de celui sans lequel toute son action est inexistante. Et voilà le mystère – le mystère de l’Église- C’est que pour tout autre métier, profession ou fonction, on peut parler d’une vocation première, décisive et qui a tout emporté, mais sur laquelle il n’y a pas lieu de revenir. Alors que dans le ministère pastoral, la vocation demeure une action de tous les instants, un renouvellement de l’appel divin, de la présence divine, une instance continuelle du maître, une main sans cesse passée sur l’épaule et qui dit : Va. Et c’est pourquoi, cette œuvre extraordinaire de la vocation p)astorale ne peut être que le résultat d’une prière, d’une intercession continuelle de l’Église. Priez donc le maître de la moisson d’envoyer des ouvriers dans sa moisson. Parole étrange… Pourquoi prier Dieu d’adresser vocation ? Ne sait-il pas mieux qu’un autre les besoins de sa conquête ? Ne voit-il pas les champs sur lesquels la moisson reste sur pied faute d’ouvriers ? Quel peut être le sens de cette prière, sinon celui-ci : Il n’y a aucune possibilité de moisson en dehors de la présence personnelle et constante de Dieu en chacun des moissonneurs, incapables sans lui de manier la faucille tranchante de la parole et d’arracher des âmes enracinées dans la terre et dans l’humain pour les transporter dans cette autre sphère, cette autre manière de vivre qui est le Royaume. Il ne suffit pas que Dieu envoie, il faut qu’il accompagne, car son injonction est de tous les instants. Et cette présence continuelle de Dieu dans ses ouvriers ne peut être que le résultat de la prière. Priez donc le maître de la moisson d’envoyer des ouvriers dans la moisson et de venir lui-même dans la moisson pour les animer sans cesse de son Esprit.

Je dis bien les animer sans cesse, car si j’ai parlé de la situation du dimanche matin et du culte et de la prédication, nous comprenons bien qu’elle n’est qu’un moment de la vie de l’Église et de la vie du pasteur, alors qu’il demeure à tout instant le serviteur de la parole de dieu. Qu’est ce en effet que le ministère pastoral sinon cette tache de prononcer sur toutes les situations humaines la parole que Dieu veut faire entendre, d’affirmer une présence, de transmettre une promesse, ou une condamnation ou un ordre, de dire à ceux vers lesquels il est envoyé : Écoute, j’ai une parole de Dieu pour toi. Une parole de Dieu pour le malade à la longue attente fiévreuse dans son lit tout blanc de clinique ou d’hôpital, dans cette chambre impersonnelle et nue où soudain, parce que Dieu parle, une intimité, un caractère personnel, une douceur spirituelle apparaît. Une parole de Dieu pour le mourant qui redit avec nous les versets sublimes : « Quand je marche dans la vallée de l’ombre de la mort, je ne crains aucun mal, car tu es avec moi. » Une parole de Dieu pour celui qui lutte au seuil d’une défaillance morale et se débat au bord de l’abîme. Une parole de Dieu pour celui qui n’a plus d’espérance humaine et qui voit tout à coup devant lui se développer une autre dimension, une échappée splendide, le ciel. Une parole de Dieu sur un berceau, une parole de Dieu pour une tombe. Ainsi celui que Dieu envoie prononce les paroles de Dieu sur toutes les situations humaines, grises ou ensoleillées, faîtes d’angoisse ou d’allégresse. Il affirme la présence de Dieu. Il apporte la promesse de Dieu. Il rappelle l’exigence de Dieu. Il est le témoin parfois bouleversé jusqu’au plus profond de lui-même des grandes batailles que Dieu mène contre les âmes et il assiste avec quelle émotion à la victoire divine, courbant sous sa domination une volonté rebelle, en triomphant par son amour. Il est mêlé à la vie humaine dans ce qu’elle a de plus tragique, il essaie d’entrer dans sa douleur à la suite  de celui dont il est le messager. Mais il connaît aussi la plus grande allégresse, celle de voir succéder à l’angoisse du doute la paix de dieu qui surpasse les compréhensions humaines, la joie inexprimable de l’âme sauvée. Une âme sauvée.. sentez-vous bien tout ce que cela signifie.. une âme arrachée à la perdition, à l’enfer et entrée dans la vie éternelle avec Dieu. Une âme sauvée ! Mais alors, laissez cet homme accomplir sa vocation. Ne lui demandez pas autre chose que d’être le moissonneur de Dieu. Épargnez lui les comités, les démarches officielles, les visites mondaines, les conversations dont Dieu est absent. Rappelez-le s’il le faut à la grandeur de sa tache. Exigez de lui qu’il soit pour vous, personnellement, celui qui vous apporte la Parole de Dieu et faîtes lui cette confiance qu’il peut vous l’apporter, même si elle n’est pas exactement celle que vous souhaiteriez entendre.

Notre monde est dans cette situation tragique. Il ne peut se passer de Dieu, il ne peut vivre sans sa présence, sans sa parole, sans sa délivrance. Il est le champ de dieu, qui a le droit d’y lever sa moisson. Et voici, les blés sont jaunis et il n’y a pas de moissonneurs ; ça et là, quelques hommes essaient de jeter la faucille dans les rangs serrés des épis, mais ils sont peu nombreux et leur effort est dérisoire. Aussi la moisson considère qu’elle peut ne pas être moissonnée. Elle est fort belle telle qu’elle est avec ses bleuets et ses coquelicots. Elle se trouve fort bien loin de son Maître. Elle ne sait pas que si les ouvriers ne viennent pas, elle est une moisson perdue. Les orages d’été fondront sur elle, la grêle la fauchera, les oiseaux la grappilleront, la chasse la traversera et les épis lourds se coucheront sur le sol. Il faut des moissonneurs. Les âmes sont pour Dieu, elles sont perdues si elles ne sont pas ramassées par les serviteurs du Maître de la moisson. Or ce sont les hommes qui manquent.

Il fut un temps où l’Église souffrait des déficits d’argent. Elle a supprimé des paroisses, elle a restreint son évangélisation, elle a fait des économies sur le spirituel. Maintenant, elle n’a plus de déficit d’argent, mais parce qu’elle a diminué son action, elle manque d’hommes, elle manque de pasteurs. Des postes importants sont vacants. Treize candidats au saint ministère sortent cette année de notre faculté de théologie de Montpellier, mais un seul de Paris. Chaque rencontre des conseils directeurs de l’Église est amenée à reprendre la douloureuse constatation de Jésus : Il y a peu d’ouvriers.

Ainsi, d’un côté une vocation sublime, une vie dans la présence de Dieu, une tache dont on peut dire la grandeur, être celui qui dit aux hommes une parole de dieu. J’en rends ici avec joie le témoignage, il n’y a pas de vie plus elle que celle-là. Et de l’autre, peu d’hommes qui entrent dans cette vie. Étrange paradoxe qui ne peut être résolu que dans la prière, la prière de l’Église qui intercède et demande à dieu d’accomplir dans beaucoup d’âmes de jeunes le miracle de la vocation, la prière de l’âme individuelle qui s’ouvre à cette sollicitation divine, qui se laisse vaincre et gagner par cette emprise du Seigneur de la moisson, et qui accepte avec joie mêlée de crainte, avec une obéissance traversée d’espérance de répondre à l’appel du Maître : Me voici, envoie-moi.Amen

 NOTE: Les mots soulignés dans le texte l’ont été probablement pour les besoins particuliers du  prédicateur.

 

Allocution de Consécration du pasteur proposant Jean de Mondenard

Lecture: Daniel X, 12 et 15-19.

Il me dit : Daniel ne crains rien ; car dès le premier jour où tu as eu à cœur de comprendre, et de t’humilier devant ton Dieu, tes paroles ont été entendues, et c’est à cause de tes paroles que je viens.

Tandis qu’il m’adressait ces paroles, je dirigeai mes regards vers la terre, et je gardai le silence. Et voici, quelqu’un qui avait l’apparence des fils de l’homme toucha mes lèvres. J’ouvris la bouche, je parlai, et je dis à celui qui se tenait devant moi : Mon Seigneur, la vision m’a rempli d’effroi, et j’ai perdu toute vigueur. Comment le Serviteur de mon Seigneur, pourrait-il parler à mon Seigneur ? Maintenant les forces me manquent et je n’ai plus de souffle.  Alors celui qui avait l’apparence d’un homme me toucha de nouveau, et me fortifia. Puis il me dit : Ne crains rien, homme bien aimé, que la paix soit avec toi ! courage, courage ! Et comme il me parlait, je repris des forces, et je dis : Que mon Seigneur parle, car tu m’as fortifié.

NOTE: Ce passage de Daniel lui avait été conseillé par le pasteur Georges Lauga qui avait été à l’origine de sa vocation alors qu’il avait quatorze ans. Le texte de l’allocution ci-dessous n’est pas le texte définitif, mais un brouillon préalable dont nous avons fait disparaître les ratures, il est encore très marqué par le style parlé. Nous n’avons pas retrouvé le texte définitif.

Au début de ce témoignage, je ne veux pas oublier tous ceux dont Dieu se servit pour se faire entendre à moi.

D’abord, vous mon père et ma mère qui, au début où j’ai commencé à vous parler de ma vocation, n’avez fait que vous incliner devant une volonté que vous sentiez déterminée par Dieu et qui, au lieu d’entraver une telle décision qui à tout jamais détournait votre enfant des projets que vous aviez faits pour lui, n’avait fait que l’appuyer et l’aider de toute la force de votre foi, de votre amour, de vos prières. O vous mes chers parents qui avez connu au travers de toutes votre vie des épreuves si lourdes et si dures je rends grâce à Dieu de ce qu’il ait placé devant moi de tels témoignages de droiture et de fidélité ; je rends surtout grâce à Dieu d’avoir vécu si proche de vous pour découvrir que Dieu était dans votre vie une réalité dans laquelle vous avez placé votre confiance absolue. Je ne veux pas, me rappelant la douceur d’un passé et d’une intimité qui fut si douce à ma vie de jeune pleurer sur vous mon cher père et ma chère mère. Pourquoi pleurer alors que je sais que vous communiez dans ma joie, pourquoi pleurer alors que ce jour de fête que vous pouvez partager parce qu’il est un jour de fête en Dieu ?

C’est au sein des mouvements de jeunesse et de l’Église réformée de Nice que j’ai vécu tout à la fois la douceur de ses donner à DIEU et d’abandonner toute ma vie entre ses mains. Mes souvenirs remontent à un âge où il est très difficile de se rendre compte de ce qu’et l’Église. Pour moi jusqu’à l’heure où j’ai entendu l’appel de DIEU fut mon temple de Nice où j’aimais aller et à côté ce presbytère où mon pasteur m’accueillait, lui et sa compagne, et où j’aimais aussi aller. Élève de l’École du dimanche, de la petite et de la grande école, je vins un jour m’asseoir au milieu des catéchumènes de M. le pasteur CARAYON ; c’était l’époque où notre troupe traversait une difficile crise de cadres et où notre pasteur devint notre chef. Première année de catéchisme dont j’ai très peu de souvenirs sinon que mon pasteur et mon chef entrait de plus en plus dans ma vie et rendait devant nous un témoignage si joyeux, si complet, si ardent que nous lui reconnaissions une autorité qui s’affirmait en toute notre vie. Je ne ressentais alors dans mon cœur rien de ce qui plus tard alimentera ma vie spirituelle. Ma vie est à ce moment là accrochée à un homme de dieu. Je commence dans ces conditions ma deuxième année de catéchisme, continuant à ne pas éprouver grand chose du point de vue spirituel. Je ne me sens lié par rien à l’Église sinon par un témoin que Dieu place devant moi et auquel je regarde. Fin décembre de l’année 1924, notre pasteur et notre chef nous annonce qu’au mois de février, en plein Carnaval de Nice, dans un des Théâtres de la ville, un pasteur, qui va de ville en ville, sera à Nice et qu’il a besoin de nous pour distribuer de maison en maison des tracts pour que tout Nice soit avertie de ces réunions et les patrouilles niçoises durant le mois de janvier distribuèrent des tracts dans toutes les maisons de Nice. Le premier jour des réunions que M. le pasteur Georges LAUGA présida à Nice arriva. J’y allait et tout de suite je fus passionné, passionné de découvrir ce que pouvait être la vie chrétienne totalement vécue ; je trouvais cela beau et je compris que la vie de mon pasteur était une vie riche parce que christ l’habitait. Jusqu’à ce moment là pour moi elle était riche par elle-même, mais je n’avais pas réalisé d’où venait la source de cette richesse. Cette mission n’entraîna chez moi cependant aucune décision immédiate, mais elle me fit réfléchir, me préoccupa intensément et je sentais venir avec un indicible malaise et une réelle angoisse l’heure de mon admission dans l’Église et de ma première communion. Mais insensiblement conduit par mon pasteur au cours d’entretiens déterminants pour moij’arrivais à la veille de mon entrée dans l’Église. Il me posa une question : Qu’est ce que pour toi la conversion ? Un changement dans ma vie lui répondis-je. Et alors il me dit : Comprends ce qu’il te reste à faire. DIEU m’aida à comprendre et je fis mon entrée dans l’Église ; pour la première fois je pris la Cène. Il y eut là pour moi une heure de décision où je me donnais à Dieu dans la joie du pardon reçu et où je sentis dans la Cène que Dieu mettait son sceau sur cette heure qui orientait ma vie. Cette conversion voyez-vous, vous particulièrement Jeunes qui êtes ici, ne se marque par aucun caractère d’extraordinaire ; elle a cependant orienté toute ma vie ; c’est pour cela qu’elle m’est si douce à rappeler.

Bientôt ce fut notre camp d’été, nous étions sans Chef de troupe ; mais notre pasteur ne voulait pas nous priver de camp bien que déjà profondément atteint dans sa santé, il partit avec nous. Ce camp fut quelquechose de bon, une beller aventure, joyeusement menée et le dernier soir les Chefs de patrouilles prolongèrent le feu de camp en un dernier Conseil de chefs. Notre Chef et Pasteur dirigea le dernier entretien sur nos responsabilités. Je me rappelle après 17 ans d’une seule phrase, mais elle m’est restée gravée, comme le testament spirituel de mon pasteur : « Personne n’est indispensable là où il est. Un jour l’un d’entre vous sera appelé à prendre la troupe, peut être DIEU a t il réservé certains d’entre vous à la Mission, à l’Église. Que Dieu vous aide à obéir et à bien servir. » Et ce fut le départ. En vacances dans la maison maternelle nous recevons un jour de septembre une enveloppe bordée de noir. Elle m’apprend la mort de mon Pasteur. Je ne tiens pas à réveiller en moi tout le désastre que m’apportait cette séparation mais je fus abattu par ce coup auquel je ne m’attendais absolument pas et alors je me mis à repasser dans mon cœur tout ce passé si court et si riche ; je compris à cette heure même tout ce qui allait manquer à tel ou tel de mes amis, tout ce qui allait manquer à cette Église de Nice qui perdait un conducteur dont la vie fut en bénédiction pour elle et au milieu de tout cela, plongé dans cette séparation qui me révoltait j’entendis DIEU « Qui enverrai-je et qui ira pour moi ? » Devant le vide que je découvris je fus envahi par un besoin de m’abandonner entre les mains de DIEU et c’est lui F. et S ; que j’entendis me dire : « Va avec la force que tu as. » Dieu fut bon en plaçant sur ma route son serviteur mais je ne puis oublier celle qui fut la compagne de mon Pasteur et qui n’a pu, séparée de nous par la barrière des hommes, se joindre à nous. Sa vie ardente et qui porte son épreuve avec courage est restée pour beaucoup de jeunes de Nice un témoignage puissant et simplement vécu. Cette même barrière retient loin de nous M. Georges LAUGA, qui non seulement m’a adressé l’appel de Dieu à Nice, mais vous l’a adressé à vous aussi en Vaunage et jusque dans notre Église.

Élargissant le cercle de ces affections intimes, c’est au sein de la troupe du pensionnat Jean Calvin de Montauban que j’ai été pour la première fois appelé à rendre mon témoignage au milieu de 30 garçons qui m’étaient confiés par les deux directeurs de jean Calvin qui se sont succédés dans cette maison à l’époque où j’y étais moi-même : M. PEYRONEL et M. le Pasteur POIVRE. C’est au cours de ce séjour à Jean Calvin que j’ai eu le bonheur, participant à une mission de la Brigade de la Drome de saisir à nouveau le secours de la grâce de Dieu pour continuer à me préparer pour Son service.

Puis ce fut la Faculté ; au cours de mes années d’études ma vocation est passée à l’épreuve du feu ; grâce à Dieu il m’a été donné d’en sortir victorieux. Ma vocation a été épurée de tout ce qu’elle portait de factice, de tout ce dont une foi d’enfant pouvait l’entourer en dissimulant inconsciemment tous les aspects rudes, douloureux du ministère pour ne voir que l’idéal et la flamme.. C’est à la Faculté que j’ai eu la réelle impression que tout commençait pour moi. J’avais donné au Seigneur mon libre consentement mais je n’ai compris qu »au cours de ces années de faculté que je devais être vaincu par DIEU. Il y a là le mystère insondable de la Vocation. Quand on a tout donné, tout n’est pas encore remis à DIEU. Il y a là une naissance de l’acceptation, et c’est dans la douleur que cet enfantement se produit.

Pour se servir de nous, DIEU doit d’abord nous arracher de là où nous sommes, de ce à quoi nous tenons le plus sur la terre, ce cercle de famille que nous ne voudrions jamais quitter. Au cours de ces années tout particulièrement, où Dieu a construit dans ma vie, Il a aussi et d’abord brisé et déchiré. Quand on entre dans une faculté pour se préparer à servir on y entre dans la joie du don de soi, dans l’impatience de se mettre immédiatement à l’œuvre. Mauis après avoir connu tout cela l’étudiant, dans l’intimité de sa vie a souvent l’occasion de connaître de lourdes tristesses, des angoisses, l’abattement de celui qui croyait en DIEU tout facile. L’étudiant pleure rarement sur lui-même. Il peut accepter joyeusement ses souffrances personnelles, mais il s’arrête sur toutes les souffrances que sa décision entraînera chez d’autres que chez lui. L’acceptation d’une vocation vraie n’est pas un marché avec DIEU. Répondre oui, c’est abandonner bien des choses irremplaçables. Dans le service de DIEU il n’existe pas de compromis possible. C’est DIEU ou le reste. DIEU ne veut pas de don partiel ; il exige que nous nous donnions tout entier à la tâche à laquelle Il nous appelle. La vocation n’est pas quelque chose d’aisé. Et pourtant DIEU nous veut.

En cette journée et en cette occasion il m’est doux de penser aussi au rôle important que le scoutisme unioniste a joué dans ma vocation et l’aide spirituelle qu’il m’a apporté jusqu’à aujourd’hui tout particulièrement dans les hommes qu’il aplacés près de moi et dont certains sont devenus mes plus solides amis et des meilleurs et j’ai la joie d’en saluer un certain nombre du fond du cœur dans cette assemblée aujourd’hui

Les mots sont impuissants pour me permettre d’exprimer devant DIEU et devant les hommes tout ce que je dois à mes parents, à mes maîtres, à mes amis. Ma gratitude va vers vous tous, pour tout ce que vous m’avez donné, pour toute la richesse que vous m’avez transmise. À l’origine de tout cela, des hommes qui sont passés dans ma vie, l’Églisedans laquelle DIEU m’a appelé à le servir, le Scoutisme chrétien auquel je dois une grande part de ma formation. À l’origine de votre œuvre à tous, O vous, mes pères et mes frères, se trouve DIEU. DIEU qui a appelé. Cela est un miracle. Dieu appelle, malgré sa sainteté, malgré sa toute puissance, DIEU nous appelle. L’œuvre entreprise en Lui sur la terre, Il la veut œuvre humaine. Il veut que des hommes soient ses témoins, que remplis de Sa force, ils transmettent à d’autres ce message de vie, le message de Christ crucifié et ressuscité. C’est à cela, et à cela seulement que DIEU nous appelle tous. DIEU ne parle pas toujours directement à celui qu’il appelle. Il se sert d’autres voies et il nous faut savoir les écouter.

Là cependant n’est pas toute la vocation . DIEU est jaloux pour ses enfants, c’est un maître qui a le droit de commander, un DIEU saint qui a en horreur le péché, mais c’est aussi un DIEU qui aime, c’est Notre Père qui est dans les Cieux, c’est aussi ce DIEU qui nous a donné son fils unique par amour. Certes pour arriver à accepter, à obéir, il y a un patient et douloureux effort. Mais peu à peu nous sommes environnés de cet immense amour que possède Celui qui nous appelle. Pour ainsi dire en même temps que les difficultés, viennent les joies, le bonheur vrai et la lumière. C’est à ce moment là seulement que nous sentons que cet appel vient vraiment de DIEU, car alors la vocation nous enrichit , nous transforme et nous régénère faisant de nous, hommes modestes, indignes, humbles que nous étions des Serviteurs de DIEU. Ah frères. & soeurs., il y a de la joie à se donner librement, à servir, à retrouver la lumière perdue dans notre humanité pécheresse, à communier dans l’intimité de DIEU, joie d’être vaincu et de sortir tel Jacob en triomphateur par la grâce de DIEU.

En acceptant l’appel de Dieu on réalise tout cela et c’est parce que il nous a été donné de lme réaliser que nous pouvons vous affirmer l’immense joie qu’est la notre de ce qu’une vocation nous ait été adressée et de ce qu’il nous a été permis d’y répondre. Dans cette joie et dans cette certitude nous vous supplions d’écouter, membres de l’Église et vous tous jeunes et vous tous qui êtes présents dans cette Maison de prières ce que DIEU veut de vous. N’hésitez pas à répondre à son appel. Frères & soeurs de cette paroisse dont je sens que nous allons porter plus intensément que jamais la lourde responsabilité devant DIEU, que Notre Maître commun me tourne vers vous tous, dans une expérience bénie, dans un besoin de dévouement, de service, de consécration totals.. Certes dans ce ministère qui s’ouvre, je sais que je serai appelé ç constater mon impuissance, dans les échecs que je pourraids connaître dans la vanité de tous mes efforts personnels, mais je sais que dans la mesure où je laisserai le Christ Sauveur agir, je sais que je serai un victorieux.

La Révélation de la puissance du Christ est l’élément essentiel de la vocation pastorale. Il faut redire tout cela à ceux qui cherchent ; débarrasser le chemin des obstacles qui les encombrent.

Mais notre vocation ne se limite pas au message que l’Église de Jésus-Christ apporte devant les foules et devant les individus. Il faut dresser devant notre paroisse toute entière la vision de l’Église, de l’Église universelle et le désir d’y faire entrer les hommes comme dans un foyer où ils pourront se réconcilier entre eux et avec leur Père. En définitive nous serons conduits, de par la vocation qui nous est adressée et de par le ministère qui nous est confié, à tourner vos regards vers le Christ, vers son service, pour que vous y consacriez toutes vos forces, trop souvent inemployées qui cherchent , malgré toutes les incrédulités et les indifférences apparentes, le chemin de la lumière et de la vie.

Maintenant c’est à vous jeunes que je me sens conduit à m’adresser. Partout, dans tous les domaines. DIEU a besoin de nous. Le monde est un vaste champ qui contient peu d’ouvriers. Aujourd’hui je me sens appelé à vous faire entendre, dans ce témoignage, un appel au ministère. Ne rejetez pas d’office la vocation au ministère pastoral. Peut être s’adresse-t-elle à vous. Dieu veut, jeunes, pour être des témoins qui se lèvent et qui disent non à tout ce qui les entraînerait hors du service direct. On peut parfaitement, vous le savez, déjà servir Dieu en dehors du ministère pastoral ou de la mission. De nombreux et grands exemples l’attestent et pour beaucoup votre présence dans un mouvement de jeunesse est un accomplissement de cette vocation. Mais cependant il faut aussi des missionnaires, des pasteurs, et c’est Dieu qui le veut. Or est-ce que Dieu ne veut pas justement que toi tu sois un de ses serviteurs mis à part. Nous ne pouvons de nous mêmes nous engager dans le Pastorat certes, mais il est de notre devoir, du devoir de tout jeune chrétien de se mettre dans certaines dispositions pour répondre à l’appel possible de Dieu. Nous n’avons pas éternellement le droit de lire les paroles du Christ sans nous demander sérieusement si elles ne s’adressent pas à nous. « Je te ferai pêcheurs d’hommes » « Toi, suis moi » Jeune homme mon frère est tu bien sûr que Dieu ne te demande pas, à toi, de le servir en faisant le sacrifice de ce qui peut avoir sa beauté, mais qui doit s’effacer devabt son appel. C’est un ami, un jeune homme comme toi, qui a déjà pu entrevoir les joies du ministère pastoral qui te parle, elles sont grandes et pures. Ce ne sont pas les hommes qui les donnent, c’est Dieu seul. Efforcez vous de percevoir cet appel jeunes gens et vous jeunes filles qui avez devant vous la carrière des nobles ministères féminins, cet appel s’adresse à vous aussi ; préparez-vous à cette lutte contre vous mêmes ayant dès maintenant la certitude que Dieu vous vaincra car il vous libérera et alors vous pourrez accepter ce service que vous ne vouliez même pas envisager. Là plus que partout ailleurs il faut marcher par la foi. On sait ce que l’on abandonne, on ne sait qu’une chose du but à atteindre : Dieu et Dieu seul.

Et vous parents, sachez qu’à chacun de nous DIEU a quelque chose à dire. Si vous avez un jour le grand bonheur de voir parmi les vôtres un enfant qui sent naître en lui la vocation au ministère pastoral plutôt que de la tuer en voulant éprouver une vocation naissante, penchez vous sur elle et laissez besogner Dieu.

Avant de conclure, je veux vous dire dans quelle certitude je trouve la grande force de mon ministère, de ce ministère dont aujourd’hui je me sens pleinement revétu. La vie du pasteur n’est pas dirigée par un seul appel initial, mais par des appels souvent répétés. Ce que je considère comme étant dans ma vie l’instant de ma vocation n’est que l’inauguration d’une vie de vocations dont je vis aujourd’hui une des plus belles. Ceci dit, lorsque chacun aura compris quel est sa propre vocation, pastorale, missionnaire, de diaconesses et ce que Dieu exige de lui on pourra voir plus fréquemment se commettre dans nos milieux transformés, la folie de la vocation qui est l’acceptation de l’appel impersonnel lancé il y a tant de siècles ; appel qui a retenti dans ma vie et qui l’a tranformée, appel que je veux aujourd’hui vous faire entendre au nom du Dieu de Jésus-Christ.

- Qui enverrais-je et qui ira pour moi .

- Me voici Seigneur, envoie moi pour faire ta volonté.

Amen 

Une lettre ronéotée d'Invitation avait été envoyée aux pasteurs. Pour l'agrandir cliquer dessus.

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Autres participants identifiés: La patrouille des Ecureuils de Congénies dont il était en même temps le Chef de troupe et le Commissaire de district, la Cheftaine de louveteaux SIGG (Millau). Bien que le culte de consécration eut lieu un mardi après midi il y eut beaucoup d'autres représentants du scoutisme et de la jeunesse.

Les chefs et les cheftaines chantèrent pour la consécration de leur Commissaire de District: "Jésus te confie" et lui en laissèrent le texte à l'intérieur d'une couverture en bois pyrogravé surlaquelle d'un coté une bible ouverte sur laquelle une croix porte l'inscription : Prie, Agis.

42CreDistrict2 42Consecration9_06 

Les cheftaines et les chefs de vaunage-Vistrinque à J; de Mondenard leur C. Di en souvenir de sa consécration. Calvisson 9-6-42

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Les 25 signataires: 

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Grillon, Gazelle craintive, Flamant des lacs d'azur, Lézard, Biche, Mouette, Terre neuve, Joyeux Mouflon, Lapin tenace, Cerf intrépide, Bison loquace, Hirondelle, Mangouste loyale, Raksha, Saiga, Idou-Talla, Messua, Mang, A. Valentin, J. Serret, Edith Mariage, Fernande Brochier, M. Ponge, F. Bonfils, Y. Baugis,..

La presse protestante insiste sur la forte présence de jeunes

42ConsecrPresse

Selon toute vraissemblance le journaliste n'a écouté que la conclusion.

 

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Jean de Mondenard, pasteur
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